Lors de sa conférence au salon EcoBio de l'Avern à Chérisy le 28 septembre 2024  (reportage à venir ici) Cédric Turmel notre chocolatier nous a expliqué  la situation économique actuelle du commerce mondial du cacao.

Courant 2023, le cacao se vendait aux alentours de 2 500 € la tonne sur le marché mondial. Au printemps 2024 il est monté jusqu'à 12 000 € la tonne. Mi-septembre 2024 il est à  9 000 € la tonne !

Cette hausse fulgurante des prix s'explique par les mauvaises récoltes en Afrique de l'Ouest, région clé de la culture du cacao, et par le déficit d'offre qui en a résulté. Des phénomènes météorologiques mais aussi des problèmes de culture ont par exemple fortement affecté la récolte en Côte d'Ivoire, principal producteur et exportateur mondial, dont provient environ 45 % du cacao. Le pays avait suspendu la vente des contrats d'exportation de son cacao pour la saison 2023/2024 en juillet dernier à cause de problèmes survenus sur la production par d'intenses précipitations.

Il va de soi que cette situation économique va avoir de très lourdes répercussions pour nos producteurs artisans.

En parallèle, comme de logique, on constate la hausse du prix du beurre de cacao (que Cédric Turmel ajoute à la hauteur de 10% du poids dans ses chocolats) qui est passé de 15 €/kg en 2023 à 30 €/kg en août dernier, pour arriver à 65 €/kg fin septembre 2024 !
EN SAVOIR PLUS, LIRE :

Ethicable 5 mars 2024 : Comprendre la hausse spectaculaire des cours du cacao

Extrait :  << La tendance haussière s'explique à l'origine par une très mauvaise récolte en Afrique de l'Ouest, principalement due à des conditions météorologiques peu favorables avec de fortes pluies suivies d'une période trop sèche en 2023. Dans ces conditions, les plantations vieillissantes et menées en monoculture ont connu de fortes attaques des maladies du cacaoyer, comme le swollen shoot et la pourriture brune.
Dès les premiers comptages de fleurs des cacaoyers au mois de mai 2023, la mauvaise récolte d'octobre à décembre était annoncée. La décision de la Côte d'Ivoire de suspendre exceptionnellement ses ventes anticipées au mois de juillet a contribué à accélérer la hausse des cours.
En cours de saison, la baisse des rendements s'est confirmée. Les chiffres publiés en début d'année montrent que fin janvier 2024, les arrivées de cacao aux ports sont de 35% inférieures à l'année précédente en Côte d'Ivoire et au Ghana.
Comme les deux pays représentent 60% de la production mondiale de cacao, cette baisse de l'offre génère un déficit sans précédent sur le marché du cacao. Les stocks internationaux de cacao ayant diminué au cours des dernières années, les tensions conduisent forcément à un déséquilibre entre offre et demande et à une hausse spectaculaire des cours. >>