Mais qui c’est celui-là ?
Vous ne le connaissez pas, avec son rostre terrible, un air de cousinage avec le balanin des noisettes ?

Tentons de dresser le portrait de cet indésirable des pommeraies.

L"Anthonome du pommier" Anthonomus pomorum, ou "charançon des fleurs du pommier" est un petit coléoptère brun noirâtre de la famille des charançons
C’est un cousin proche de l’anthonome de la fleur du fraisier, qui est plus petit, mais non moins actif.

L’adulte reste en diapause (période de vie ralentie) de fin juin jusqu’au printemps suivant sous l’écorce du pommier ou d’autres arbres, sous des feuilles mortes ou des pierres. Il quitte son abri entre mi-février et fin mars, lorsque la température diurne moyenne atteint 9 °C pendant plusieurs jours. Il se nourrit alors grâce à quelques piqûres sur les bourgeons et s’accouple dix à quinze jours après sa reprise d’activité. Trois jours plus tard, les femelles pondent en moyenne 25 œufs, chacun déposé dans un bourgeon floral différent en début de gonflement.
Si le débourrement est lent (printemps froid), la femelle a le temps de déposer tous ses œufs dans les bourgeons parvenus au stade favorable.
Huit jours après la ponte apparaît une larve, qui commence à dévorer l’intérieur du bourgeon floral et s’y développe pendant trois semaines avant de se nymphoser. Dix jours plus tard apparaît l’insecte adulte, qui sort de son abri douillet pour se nourrir de petites morsures sur les feuilles pendant une quinzaine de jours, avant de chercher un abri pour sa longue période d’inactivité.

Après son passage, sur de nombreux bouquets, les fleurs ne sont pas au rendez-vous.
Les pétales qui apparaissent sont bruns et tous racornis. Ils restent fermés et prennent l’aspect d’un gros clou de girofle.
En les ouvrant, on découvre à l’intérieur de la fleur une larve jaunâtre bien dodue qui dévore les organes de reproduction et les pétales internes.
Cette larve apode jaune-blanchâtre et dodue (le "charançon") mesure 4,5 à 6 mm.

Marie-Noëlle Gasnier extirpe un chanrançon du coeur d'une fleur de pommier

Ce printemps 2019, dans la pommeraie des Gasnier au Theuil, s’ils sont encore présents, ils sont beaucoup moins nombreux qu’en 2018 !

Espérons que les traitements bio menés par Pascal Gasnier, son travail de « battage » qui consiste à frapper les branches des pommiers au-dessus d’un drap ou d’une bassine pour récupérer les individus adultes chutant, pour ensuite les détruire, et l’appétit des amies mésanges sauront les contenir efficacement !

 

En savoir plus sur le « monstre » anthonome sur le site de « Terre Vivante »

 

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