Fin mai 2023, Josette (notre coordonnatrice Brebis) et Françoise notre webmestre ont été accueillies à la Ferme du Val Primbert : REPORTAGE.

 

La ferme

La ferme du Val Primbert a été créée en 2007 par Sylvain Durey et son associé de l’époque sur 42 hectares (aujourd’hui 150 hectares). Tout a été construit ex nihilo, il n’y avait pas le moindre bâtiment, il a fallu tout créer à l’époque.

En mars 2016 a vu le jour la nouvelle fromagerie avec un nouvel associé Sébastien Angot.

© Val Primbert


Les cultures

Il y a 30 ha de cultures pour l’alimentation des brebis, 120 ha de prairies et de l’ordre d’1 ha pour les bâtiments.

Sylvain coordonne la partie culture. Il s’agit essentiellement : orge, pois, féverolle, grand épeautre, avoine, trèfle, sainfoin, luzerne, minette, lotier, du blé..

Il y a aussi forcément, le foin destiné aux brebis et aux bovins. Sylvain fait une coupe environ toutes les 6 semaines. La production de la ferme est largement suffisante pour les besoins de la ferme. Une partie est vendue.

Sébastien s’occupe de la fromagerie.

En haut sur la gauche, la porcherie,
la grande série de bâtiments en vertical est réservé aux bovins, au stockage du foin et aux silos des différents grains.
Le grand bâtiment horizontal au centre est la bergerie.
La partie fromagerie se situe sous le toit rouge à gauche

une ferme au milieu de ses prés et des champs de cultures

 

Les bâtiments

Ils ont été installés de toute pièce par l’équipe, la bergerie et la première fromagerie ont été installées en 2007 par Sylvain et son associé de l’époque.

Le bâtiment des bovins Au fond la bergerie à droite le stockage du foin
Le grand bâtiment de la bergerie Un tracteur utilisé en CUMA ( Coopérative d'Utilisation de Matériels Agricoles) notamment avec nos boulangers
Les silos de stockage des grains La fromagerie avec vue sur les prés et les brebis
Les tommes en cours d’affinage dans la fromagerie Les faisselles au séchage
Le matériel de lavage dans la laiterie À gauche la cuve de réalisation des crèmes au chocolat !


Les troupeaux

Aujourd’hui, le cheptel ovin de la ferme se compose de 300 brebis laitières. Quelque 450 agneaux naissent chaque année, parmi lesquelles 60 agnelles sont conservées, plus 12 béliers.

LIRE : « Chez les Brebis du Val Primbert »

Les vaches sont abritées dans leur bâtiment environ depuis le début décembre à début avril (sinon elles abimeraient les prairies par leur piétinement, mais pâturent en extérieur le reste du temps. Leur fumier permet de nourrir les champs et les prairies de la ferme. Le seul apport externe consiste à chauler les prairies pour reconstituer l’apport minéral et un bon PH. Le calcaire provient de la coopérative agricole de Bellême. Ce sont des vaches de races Normande et Montbéliarde saillies par un taureau Angus

La ferme achète et élève une trentaine de porcelets par an pour valoriser le petit lait

LIRE « Heureux cochons du Val Primbert »

Sébastien dans la bergerie

 

L’équipe du Val Primbert

Sylvain et Sébastien sont associés en GAEC

Un GAEC c'est un "Groupement Agricole d'Exploitation en Commun", c'est-à-dire une société civile agricole de personnes permettant à des agriculteurs associés la réalisation d'un travail en commun dans des conditions comparables à celles existant dans les exploitations de caractère familial.

Le parcours de Sylvain : lycée agricole de Sées (dans l’Orne), Bac puis BTSA SER (Service en espace rural), licence pro de « consultant rural » à Neuvic (Corrèze). Puis il décide de s’installer dans le Perche où sa famille possédait une maison.

Le parcours de Sébastien : fromager diplômé originaire du Perche, qui depuis sa démarche de reconversion professionnelle avait prévu de s’installer en coopération avec Sylvain. Sébastien s’est formé en fromagerie par un BTS de technicien en fromagerie puis une licence en « fromagerie du terroir » à l’ENIL (École Nationale D'industrie Laitière) en Franche-Comté.

Sept personnes complètent l’équipe : 6 salarié.es et 1 apprentie actuellement qui devrait être très vite salariée, tous en contrats à temps plein annualisé. 1 salarié de la partie fromagerie est actuellement absente depuis un long moment, ce qui engendre un gros surcroit de travail pour toute l’équipe qui doit pallier les manques de bras ici et là.

« On essaye que chacun.e soit à SA place, donc avec pas trop de multitâches.
Aujourd’hui la partie de temps de l’équipe consacrée à la préparation des commandes est très très lourd. Sur les deux jours de préparation des livraisons de fin de semaine, il faut y consacrer environ 150 heures. » nous relate Sébastien.

Florentine qui prépare nos commandes

 

Une implication dans l'environnement local

Depuis 2012, Sylvain est président du Collectif Percheron (24 producteurs bio)  et Sébastien est co administrateur de MilPerche

L’équipe est souvent sollicitée pour avoir des engagements (syndicaux, de collectifs locaux ou régionaux, mais, au vu de la charge de travail et malgré l’intérêt de principe, il ne leur est malheureusement pas possible de s’y engager.

Sylvain et Sébastien
image : © David Commenchal

 

La commercialisation

100% du chiffre d’affaires se fait en circuit court (en direct vers les boutiques, avec 1 seul intermédiaire entre producteur et consommateur).

Commercialisations via :

* Le Collectif Percheron des Producteurs Fermier 

* Commerces de proximité / revendeurs via le réseau MIL Perche (surtout à destination de la restauration collective et quelques boutiques)  

* Ventes en direct à des Bioccop à Alençon Arçonnay, Caen, Falaise, Le Mans, Lisieux, Mondeville, à des épiceries et restaurants à Paris...

LIRE AUSSI :  « Les fromages de brebis livrés en vélo »

 

* Les AMAP représentent actuellement environ 5% du chiffre d’affaires de la ferme. Les 3 plus grosses étant celles de l’agglomération chartraine.

Dans l’Orne : AMAP du Chédouet de Villeneuve-en-Perseigne, Amap de Bellême,  Amap du Mêle-sur-Sarthe, Amap d’Alençon

En Eure-et-Loir : Amap en BIOce, Amapetitecagette (Chartres) , Amaptiteterre (Lèves) 

 

Le flux des commandes, surtout des magasins, avait pas mal baissé dans le bio (certains magasins partenaires ont même fermé) notamment après le déclenchement de la guerre en Ukraine et après les aléas du COVID. Là, il semble que ça reparte, que la consommation redémarre. Mais tout reste aléatoire t difficile à programmer.

 

Les défis du moment et les projets

Le gros défi en cours, pas encore régulé, c’est de produire du lait à peu près toute l’année (ou presque). Pour cela le troupeau a été divisé en deux lots pour étaler les périodes de mise bas. Et donc, avoir du lait plus tôt en avançant le début de la période d’agnelage et plus tard pour le second lot. Les brebis acceptent le bélier en gros quand les jours baissent, soit à peu près de mi-août à mi-janvier. Mais ce n’est pas toujours facile à gérer Toute cette évolution de planification des naissances se fait par étapes.

Nous avons actuellement un gros pic d’activité de février à juin (naissances, production / distribution) : la recherche de l’équipe est d’obtenir quelque chose de plus régulier. La période automne-hiver reste un peu plus calme, du moins avant le gros de la reprise des premiers agnelages.

Les deux associés sont très attachés à ce que l’activité permette à un maximum de personnes de vivre sur la ferme de son activité. Aujourd’hui ce sont 10 personnes qui en vivent et qui ont des projets collectifs. Il faut que chacun.e ait une rémunération correcte, soit heureux de son travail, de sa contribution au projet collectif.

 

Le problème de l’énergie

Des panneaux solaires seront installés à l’automne 2023 sur les toits de la bergerie pour l’auto consommation de la ferme. Car les activités de la fromagerie entraînent des pics de consommation électrique pour réchauffer le lait, la traite, le lave-vaisselle qui travaillent en simultané.

Les coûts des contrats ont explosé, d’autant plus que les pics de consommation à certains moments de la journée impliquent un abonnement coûteux.

Ils ont étudié un projet de chaudière à bois, mais malgré de possibles aides de la région, c’est infiniment trop cher.

L’espoir est de pouvoir très bientôt bénéficier du bouclier tarifaire pour les contrats de plus de 36 kVA.

 

Françoise T. 26 mai 2023

 

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