À l’occasion de la journée Porte Entrouverte à laquelle la famille Arrondeau nous conviait ce dimanche 30 mai 2021 sur leur ferme de la Métairie à Dancy, nous avons pu découvrir la plupart des cultures que mène Gervais au fil de l’année.


Tandis que Sylvie guidait plusieurs groupes à la découverte des élevages des différentes volailles et des espaces de transformation des produits (voir notre reportage de la visite de septembre 2019); Gervais guidait plusieurs groupes à travers les parcelles.

Au total ils cultivent 70 hectares.
56 directement attenants à la ferme et 12 autres un tout petit peu plus loin.
L’ensemble est ceinturé de haies mixtes plantées en 1998 et de divers bosquets.

Les surfaces ont été divisées en plusieurs parcelles pour la circulation et pour disposer de bandes de 72 mètres de large (correspondant en multiples aux dimensions des engins de travail et d’arrosage).

Gervais nous montre tout d’abord, juste derrière les hangars la parcelle qui a été semée de pois chiches.

C’est une première tentative qu’ils font de planter cette légumineuse. Vivement la rentrée qu'on puisse y goûter !

pois chiche


De l’autre côté du chemin il y a 4 variétés de blé tendre qui ont été plantées après une année de luzerne.

Blé tendre


Un peu plus loin on commence à apercevoir le maïs qui sort de terre.
Une fois broyé il servira à l’alimentation des différentes volailles.

triticale et pois fourragers


Un peu plus à l’est pousse un mélange de triticale (un hybride entre le blé et le seigle) et de pois fourragers. Les tiges de triticale serviront de tuteur pour la croissance des pois. L’ensemble sera récolté simultanément puis broyé pour l’alimentation des volailles.

luzerne

Ensuite nous approchons d’une parcelle de luzerne (plantée après culture de maïs en 2020).
Elle servira elle aussi de nourriture pour les volailles. Une partie sera utilisée relativement fraîche, une autre sera déshydratée (environ 7 tonnes de ballots sont transportés dans une unité de déshydratation près de Dreux et transformés en bouchons secs), le solde sera vendu à des éleveurs de chèvres.

La parcelle restera trois ans avec de la luzerne dont la culture a aussi l’avantage d’apporter de l’azote aux cultures suivantes.

À noter qu’il faut environ 2,5 tonnes d’aliments par semaine pour l’ensemble des volailles de la ferme. Soit approximativement 5 kgs d’aliments par kg de carcasse de volaille bio.

blé tendre

Gervais nous montre encore une parcelle de blé tendre de deux variétés différentes qui lui serviront de semences pour 2022. La plantation en blé tendre après une année de colza sur cette parcelle permettra aussi de mieux éliminer les graminées.

 
 
 rangs de lentilles

Puis il nous montre une grande parcelle plantée de lentilles.
Celles-ci son groupées en deux rangs rapprochés espacés d’un autre groupe de deux rangs : cela facilite les opérations de binage et désherbage. Enfin pour l’essentiel, car il faut encore lutter manuellement contre la renouée faux liseron : d’ailleurs des outils sont restés sur place, si le cœur vous en dit !

un peu de désherbage manuel ?


Par contre il sera plus facile de se débarrasser des chardons car ils sont bien plus hauts que les lentilles (qui elles ne dépassent guère 30 à 40 cm) : il suffira de leur couper les têtes, ils ont horreur de ça.

le colza après floraison

Enfin nous approchons d’une parcelle plantée en colza (pour l’huile) qui fait suite à des lentilles en 2020. .
Il n’est pas très beau cette année : à la fois parce que, faisant suite aux lentilles il a été semé un peu plus tard, mais aussi à cause des altises et des méligèthes (voir plus loin).

En 2020 il a eu une excellente récolte de colza : 26 quintaux à l’hectare (au lieu d’une moyenne de 15 quintaux), mais en 2019 cela avait chuté à seulement 2 quintaux.
Espérons que la récolte 2021 sera « moins pire ».

Par contre la récolte de blé semble bien se présenter cette année.
Pour enrichir la terre des parcelles semées en blé, il utilise de la fiente de volailles. Par contre pour les lentilles il utilise du fumier de cheval.

Les cultures subissent des tentatives de pillage par différentes espèces :
- Pour protéger les haricots des dents des lapins et lièvres il faut entourer les parcelles de filets électrifiés
- Les semis de tournesol qui avaient été d’abord attaqués par des pigeons ont ensuite été dévastés par une bande de corvidés (une bonne quarantaine surgis de nulle part) que diverses méthodes d’affolement ne sont pas parvenues à dissuader de dévorer consciencieusement les lignes de graines tout juste plantées.
- Les colzas ont été victimes des attaques printanières de l'altise du colza et du méligèthe du colza.

à gauche une repousse de sarrasin
MAIS à droite l'envahissante renouée


- Il faut aussi lutter contre les plantes invasives : chardons, rumex, renouée faux liseron.
Suivant les plantations, cela se fait par le passage de matériel (telle une étrille) qui arrache les jeunes plantes, la coupe des têtes des chardons, l’arrachage manuel aussi (par exemple pour la renouée faux liseron).
La rotation des cultures est aussi une bonne façon de lutter : par exemple pour se débarrasser des chardons, rien de tel que deux années de luzerne sur une parcelle, autre exemple planter du blé tendre après du colza aide à éliminer les graminées indésirables.

une "étrille" dont les dents feront du désherbage

Récemment Gervais a planté deux alignements d’arbres pour s’essayer à l’agroforesterie. Il y a surtout des noyers (un arbre sur deux) et entre deux une alternance de tilleul, d’orme ou de cormier. Il a installé aussi un arrosage au goutte à goutte, car les noyers peinaient à croitre la première année.

rangée de noyers, tilleuls, ormes, cormiers

Encore un très grand merci à la famille Arrondeau pour leur accueil, pour l’animation et pour les visites passionnantes de leurs parcelles et élevages !

PS : nous avons pu retrouver aussi sur place : Laurence Le Ray qui a tourné crêpes et galettes à tours de bras (avec pas moins de 3 aides) pour les nombreux affamés du jour,



ainsi que Maxence Silly qui vendrait des légumes de son père Gaël (mais aussi les premiers navets produits sur les terrains de Caracole à Saint-Martin-de-Nigelles)