S’il est bien deux qualités majeures qui peuvent s’appliquer à ce couple d’éleveurs, ce sont bien la passion et la gentillesse.

Passion pour leur métier, sans elle il serait impossible de venir à bout de l’intensité, la complexité et l’engagement que demande ce métier.

Gentillesse pour nous accueillir avec tant de patience au cœur d’une grande journée d’activités multiples, pour prendre soin des animaux même quand ils se montrent rétif, même quand il faut y consacrer ses nuits, ne pas compter sa fatigue…

 

Portraits croisés de Jean-Philippe et Aurélie Mournaud

Jean-Philippe, de Chartres à Putot-en-Auge

 

Notre éleveur Normand, n’est cependant pas étranger à l’Eure-et-Loir, puisque Jean-Philippe Mournaud est né à Chartres, puis a passé sa toute petite enfance à Illiers Combray, visité souvent ses grands-parents à Châteauneuf-en-Thymerais.

Puis la famille est partie s’installer dans le Calvados, à Putot-en-Auge, pour élever des ovins.

Jean-Philippe oriente très vite ses formations vers le milieu agricole en passant tout d’abord un BEP élevage de vaches laitières, puis un BAC agricole, spécialité techniques végétales (céréales).

Puis il choisit de faire un BTSA Productions animales au Lycée agricole de Digne-Carmejane, certes loin de la Normandie, mais parce que celui-ci dispose d’une ferme d’élevage expérimentale qui intéresse Jean-Philippe.

En 2004, après son BTS, Jean-Philippe rentre en Normandie pour travailler à la ferme familiale (située : Les Londes à Putot-en-Auge, juste un peu en amont sur le grand canal de la Dives). où son père élevait 900 brebis de différentes races.

En parallèle, pour préparer le financement de ses propres activités agricoles futures, il expérimente divers métiers : dans un pub, dans le bâtiment (c’est toujours utile), mais aussi avec l’apprentissage des travaux de boucherie chez un oncle boucher, ce qui lui sera fort utile par la suite.

Aurélie de Marseille à Brucourt

 

« J’ai eu ma première chèvre à 12 ans, se souvient-elle, de là est née une vraie passion. En faisant mes études, c’était clair, il fallait que je sois dans le milieu agricole et que j’aie ma ferme ! » raconte Aurélie dans une interview.

(Source : article CREPAN 11 janvier 2019)

Après un Bac S, Aurélie aurait voulu s’orienter vers des études vétérinaires, mais des soucis de santé ont fait qu’il a fallu qu’elle s’oriente un peu différemment.

Elle a donc opté pour un BTS agricole spécialisé dans la production animale au Lycée agricole de Digne Carmejane. Une option qui peut tenir lieu de préparation pour une école vétérinaire… car Aurélie ne lâche rien si vite !

Mais c’était sans compter sur la présence d’un autre étudiant, un Normand prénommé Jean-Philippe !

Après le BTS, tandis que Jean-Philippe rentre travailler à la ferme familiale en Normandie, Aurélie exerce divers métiers agricoles dans le Sud : vendanges, élevage de chèvres, etc.) tout en faisant des voyages réguliers jusqu’en Normandie.

 

Installation à deux à  Putot-en-Auge en 2005

 
Les Londes – Putot-en-Auge  

Enfin, en 2005, Jean-Philippe crée son exploitation, à Putot-en-Auge, sur les terrains de la ferme de son père tombé malade. Mais contrairement à celui-ci qui ne jurait que par les ovins, Jean-Philippe décide d’élever à la fois des ovins et des vaches à viande, avec désormais Aurélie avec lui à la ferme et dans sa vie !

Au début, ils y avaient installé également un atelier de découpe de la viande (où l’expérience de Jean-Philippe dans la boucherie de son oncle a été bien utile), mais face aux complications réglementaires, puis un cambriolage où il leur a fallu tout remplacer en neuf aux normes mais qui très vite s’avéraient trop astreignantes et fluctuantes, ils ont fini par fermer l’atelier en 2012.

 

 

Acquisition de la Ferme des Marais à Brucourt en 2017

Depuis quelques temps ils cherchent une ferme (corps de ferme et pâturages) à reprendre dans la région… Par chance un éleveur voisin du marais décide de se concentrer sur son activité cidricole et d’arrêter la production laitière… et leur propose de reprendre le corps de ferme qu’il libère.

Ils se lancent en duo dans l’achat de la ferme et la création du GAEC (Groupement Agricole d'Exploitation en Commun) LE VENT DES MARAIS en mars 2017.

Aurélie qui travaillé avec Jean-Philippe en tant que conjointe d’exploitant agricole pendant 13 ans, devient partenaire intégrale du GAEC.

Présentation de la ferme

Actuellement, la ferme couvre 123 hectares, en incluant les nouvelles parcelles récemment acquises.

Lorsqu’ils l’ont achetée, la ferme bénéficiait déjà d’une très grande surface de bâtiments : 5 000 m2 pour les étables et le stockage de l’alimentation des animaux, soit largement au-delà de la norme de 8 m2 pour une vache et son veau. Bien-sûr, à la reprise d’une vieille ferme, il a fallu entreprendre un très gros chantier de réfection des couvertures.

Du travail en plus de ce qu’il y a en temps normal.

Il y a aussi plus de 2000 m2 d’aires bétonnées pour les silos et les enrubannés.

La ferme possède aussi du matériel agricole indispensable, même si ce n’est pas que du matériel neuf.  Trois tracteurs : un petit sans cabine avec un chargeur, qui passe partout et qui sert un peu de « valet de ferme » et 2 autres plus puissants pour les travaux de fenaison.

Jean-Philippe et Aurélie ont aussi négocié des parts dans le « gros » tracteur de la CUMA (Coopérative Utilisation Matériel Agricole),  (qui réunit une vingtaine d’agriculteur) avec sa fourche et une faucheuse devant et une autre à l’arrière. Il sert aussi pour passer la herse, l’épandage du fumier dans les pâtures. 

Et comme Aurélie et Jean-Philippe sont des éleveurs très concernés (par l’élevage, l’environnement, le monde agricole et pas que), ils ont aussi des responsabilités locales : Jean-Philippe est responsable de la section Agriculture Biologique (il en a été le premier président) et est actuellement président de la section ovine de la FDSEA du Calvados, tandis qu’Aurélie est élue à la Chambre d’Agriculture du Calvados et élue municipale à Brucourt.

J’allais oublier : ils ont aussi une superbe famille avec deux beaux adolescents prometteurs !

LIRE NOS REPORTAGES CHEZ LES MOURNAUD en juin 2022 :

* Aurélie et Jean-Philippe Mournaud : portraits d’éleveurs passionnés

* Une année dans la vie de la Ferme des Vents des Marais

* Présentation des troupeaux de la ferme Le Vent des Marais

* Les brebis de la famille Mournaud à la découverte des prés salés

Retrouvez leur page producteurs

 

Françoise Trubert, 13 juin 2022