Les brebis de la famille Mournaud à la découverte des prés salés

Depuis ce printemps 2022, Aurélie et Jean-Philippe Mournaud ont pris la suite d’un éleveur qui cessait son activité pour faire pâturer des brebis dans une zone très spéciale de prés salés, inondés par la marée en période hivernale surtout (des vannes limites les entrées d’eau au printemps pour permettre aux oiseaux de nicher). Au total 60 hectares, dont 15 hectares pâturables.

Il s’agit d’une zone d’espace protégé pour les oiseaux où seules vont les brebis car la zone est interdite tout le temps au public (mais observable grâce aux multiples postes d’observation aménagés par le Conservatoire du Littoral): la réserve du Gros Banc à Sallenelles, dans l’estuaire de l’Orne cette fois.

Présentation de l’espace protégé du Gros Banc

« Zone de contact entre l’eau douce apportée par l’Orne et l’eau salée de la mer, l’estuaire abrite une mosaïque de milieux très variés d’une grande richesse biologique.

La désignation de l’estuaire en zone Natura 2000 souligne l’intérêt majeur du site au niveau européen.

Vasières, herbus, dunes (embryonnaires, vives, grises, arbustives et boisées), marais saumâtres à salés, prairies humides, roselières et polders anciens abritent une vie intense. »

Source : Maison de la nature et de l'estuaire - Sallenelles

<< Afin de maintenir le milieu ouvert c’est-à-dire pour limiter le développement des arbustes, le Département du Calvados a passé une convention avec un agriculteur. Celui-ci met ainsi à disposition une soixantaine de moutons qui jouent en quelque sorte le rôle de tondeuse mais naturelle ! >> (Source)

Aurélie et Jean-Philippe Mournaud ont donc installé pour la première fois une soixantaine de leurs brebis dans cette zone au mois d’avril.

Elles semblent s’y être fort bien adaptés. Mais, des prés salés, des eaux saumâtres, cela implique d’apporter de l’eau douce aux moutons tous les 2 ou 3 jours suivant la chaleur.

L’eau est puisée tout près de la ferme dans un des canaux des marais de la Dives et acheminée grâce au véhicule tout terrain et sa remorque jusque dans l’estuaire de l’Orne.

En cette période, pour protéger les oiseaux qui nichent au sol, l’arrivée d’eau salée de l’estuaire est momentanément régulé par des systèmes de vannes, mais en hiver l’ensemble de la zone est inondée lors des marées.

Reportage en images :

Pompage de l’eau au sortir de la ferme, dans un des canaux de la Dives

Entrée strictement interdite

Sauf avec l’autorisation exceptionnelle réservée aux éleveurs et techniciens de sauvegarde de la zone.

Ça y est, elles sont là et nous ont vu aussi !

Tellement heureuses de la visite qu’elles laissent difficilement entrer la voiture et qu’Aurélie doit les pousser un peu dans l’étroit passage.

Chouette c’est Jean-Phi et Aurélie !

Il faut nettoyer précautionneusement les abreuvoirs car avec la chaleur les bactéries auraient vite fait de se développer.

Un travail très physique à déplacer les réservoirs

Enfin de la bonne eau fraîche

Et de l’eau au goût habituel de nos marais de la Dives

On aperçoit la zone centrale presque à sec, puisque les vannes empêchent provisoirement l’arrivée de l’eau à la marée

Revigorées par l’eau fraîche les brebis repartent dans leur espace réservé !

Vivement la tonte programmée pour le week-end prochain !

Le lendemain, comme les visiteurs et touristes « ordinaires » nous sommes montées dans le grand observatoire de Beaulieu situé au sud du Grand Banc, mais à l’extérieur, pour admirer l’espace, tenter d’observer des oiseaux et essayer d’apercevoir les brebis. Elles étaient bien là, tranquilles, une aigrette était posée par loin d’un des groupes, preuve d’une cohabitation harmonieuse.